Robert Laffont (réédition numérique FeniXX)
-
Enquête sur les mystères de Marseille
Roger Arduin, Jacques Derogy, Jean-Marie Pontaut
- Robert Laffont (réédition numérique FeniXX)
- Notre époque
- 18 Septembre 2019
- 9782221245248
Le renouvellement municipal de 1983 aura marqué, à Marseille, la fin d'une équipe et d'une époque. Pourtant tout se passe comme si la deuxième ville de France n'arrivait pas à se débarrasser de son passé de port ouvert à tous les trafics. Comme si, prisonnière de ses mythes, elle ne cessait d'accréditer sa mauvaise réputation : un demi-siècle de saga politico-crapuleuse, ponctuée de sinistres records. Or, depuis l'été 1981, l'histoire semble s'accélérer et tout se passe comme si un scandale pouvait en cacher un autre. Juillet. Le crime atteint les sommets de l'horreur avec la tuerie sauvage d'Auriol (un policier massacré avec toute sa famille par ses propres compagnons du S.A.C.) et révèle, incidemment, un inquiétant noyautage de la police marseillaise par les barbouzes. Octobre. L'assassinat du juge Pierre Michel, salué par l'explosion de joie canaille des rescapés de la "French connection", provoque un premier remue-ménage à la prison des Baumettes où l'on parle, sous le manteau, d'un trafic de faveurs médicales remontant jusqu'aux plus hautes sphères judiciaires. Mars 1982. La mort de l'ex-directeur de la Sécurité sociale, René Lucet, la tête perforée de deux balles de son revolver au lendemain de sa destitution, fait découvrir l'une des plus gigantesques magouilles de la délinquance en col blanc : un écheveau de sociétés bidon, de fausses factures, de marchés frauduleux et de pots-de-vin dont les fils passent par la mairie de Marseille pour s'étendre à des centres hospitaliers régionaux et à des bureaux d'études parisiens. Juillet. Les deux affaires de corruption - grâces médicales et fausses factures - éclatent simultanément, rebondissement indirect de ces deux énigmes non résolues. Après le sang, l'argent. L'arrestation de Nick Venturi éclabousse la mairie. Novembre 1983. Le dernier des caïds, Tany Zampa, tombe, comme Al Capone, pour des délits financiers. Poursuivant leur oeuvre de démythification, après leur Enquête sur les Affaires d'un septennat, les deux grands reporters de L'Express et du Point éclairent les mystères de Marseille en historiens du présent. "Deux valent mieux qu'un", dit l'Ecclésiaste.
-
Enquête sur trois secrets d'État
Jacques Derogy, Jean-Marie Pontaut
- Robert Laffont (réédition numérique FeniXX)
- Notre époque
- 7 Mars 2019
- 9782221226834
Si tous les présidents de la Ve République ont eu leurs émissaires secrets, jamais, comme sous le septennat de François Mitterrand, ils ne s'étaient entourés d'une garde de choc aussi directement engagée sur le terrain. En donnant parfois l'impression de prendre goût à manipuler les dossiers du contre-terrorisme ou du contre-espionnage, au risque d'exposer le pouvoir à tous les aléas de l'intox et de le compromettre. Les Français en eurent la première révélation d'importance avec les mésaventures, à la fois dramatiques et bouffonnes de la cellule élyséenne des gendarmes Prouteau et Barril, mise en place en août 1982 pour coordonner l'action contre le terrorisme. Avivée par la guerre des clans et des chefs, la rivalité entre les services aboutit rapidement, avec l'affaire des Irlandais de Vincennes, à leur neutralisation réciproque, cependant que la cellule se transformait en cabinet noir de la présidence. Mais non content d'avoir créé une police parallèle, le pouvoir n'hésitait pas ensuite à utiliser le bras armé des services secrets pour monter une véritable action de commando contre le navire écolo-pacifiste de Greenpeace dans le port néo-zélandais d'Auckland. La noyade imprévue d'un photographe suffit, la presse aidant, à transformer en affaire d'État un sabotage qui aurait pu rester de l'ordre du fait divers. Dernier épisode navrant, les otages du Liban symbolisent tragiquement l'impuissance de la France à maintenir sa présence au Proche-Orient, où, de l'assassinat de son ambassadeur en octobre 1981 au raid manqué sur Baalbek, en passant par l'hécatombe du quartier général de sa force de paix, ses services spéciaux n'ont connu que l'amertume de l'échec. Aucun rapport, à première vue, entre les mésaventures des "Mousquetaires au château ", l'affaire Greenpeace et cet adieu au Liban déchiré. Aucun rapport mais un dénominateur commun : l'engagement en première ligne de l'autorité de l'État dans le guêpier d'actions secrètes de nature à la mettre en péril ; la gauche au pouvoir se révélant étonnamment friande de "coups tordus"... et de secrets d'État ! Journalistes rompus aux investigations criminelles, les auteurs, avec le concours d'Alain Louyot, ont conjugué leur expérience pour percer ces secrets. Sans complaisance, mais sans parti pris. En historiens du présent.
-
La République corrompue
Chalier Yves
- Robert Laffont (réédition numérique FeniXX)
- Notre époque
- 24 Août 2015
- 9782221185735
La République corrompue ? Mais par quoi ? Haut fonctionnaire avant de devenir le héros d'une fameuse affaire, Yves Chalier répond. Cette corruption, qui commence seulement à apparaître au grand jour avec chaque nouveau scandale, est celle du secret, du népotisme, des abus de pouvoir, mais aussi de l'argent. La politique africaine de la France ? Une mascarade qui permet d'abord aux élites locales de s'enrichir. L'influence réelle des ministres ? Entourés par des cabinets aux mains des grands corps de l'État, parfois placés sur écoutes téléphoniques, ils sont réduits à faire de la figuration. Les fonds secrets ? Des caisses noires gérées en toute liberté par nos dirigeants, situation unique dans les pays développés. Les contre-pouvoirs ? Ni le Parlement, ni les organismes de contrôle ni même, trop souvent hélas, la justice ne peuvent ou ne veulent jouer leur rôle. Exemples à l'appui, Yves Chalier, qui a vu fonctionner pendant quinze ans ce système dont il a été indirectement complice - avec beaucoup d'autres ! -, dénonce, dans La République corrompue, livre féroce et bien informé, les dérives de cette démocratie française qui a pu passer naguère pour un modèle.
-
Le Milieu des empires
Jan/cagnat
- Robert Laffont (réédition numérique FeniXX)
- Notre époque
- 16 Juin 2016
- 9782221181669
Comment évoluent l'URSS, la Chine, l'Islam ? Ces interrogations - actuelles et majeures pour le monde de demain - se trouvent rassemblées sur l'Asie centrale, au milieu des empires. Soviétiques et Chinois se partagent plus de cent millions d'êtres humains, liés par la culture, la religion, les langues. À la périphérie des empires ébranlés, annexe oubliée du Tiers Monde, loin de Moscou et de Pékin, ces peuples se réveillent, découvrent leur dénuement, s'appuient sur leurs particularismes, tout en rêvant d'unité...
Comme en Europe de l'Est, des murs sont tombés, des peuples se sont retrouvés. L'Asie centrale redevient une entité géopolitique et stratégique, comme elle l'était jusqu'au début du XXe siècle. Elle a retrouvé, du même coup, une complexité favorable aux crises et aux déchirements.
René Cagnat et Michel Jan ont parcouru toute l'Asie continentale. Ils ont traversé les steppes et les oasis, remonté les hautes vallées qui dominent le Toit du Monde. L'un est spécialiste de l'URSS, l'autre de la Chine. Ils décrivent le cadre de vie, l'histoire et les moeurs des peuples dominateurs - Russes et Chinois - ou subjugués : Kazakhs, Mongols, Ouïghours, Ouzbeks, etc. Ils démontent la politique de l'expansionnisme tsariste, puis soviétique. Ils analysent la réplique de la République populaire de Chine, qui a dû affronter les ambitions de l'URSS. Ils découvrent enfin la résistance têtue des minorités nationales, face aux Russes et aux Hans qui veulent s'étendre, assimiler, détruire ou submerger. Ils suivent les transformations des pouvoirs centraux et les réactions des nationalités.
« Le Milieu des Empires » est un livre d'actualité. Il permet de comprendre les événements qui agitent les républiques soviétiques d'Asie centrale, le Xinjiang chinois, ou le réveil mongol, et leurs conséquences pour Moscou et Pékin. Ces empires sont-ils destinés, comme ceux qui les ont précédés, à s'effondrer, ou à continuer à survivre, comme des « hommes malades », répandant autour d'eux la contagion, faisant partager leur agonie ? L'histoire s'avance, indifférente, dans une région riche en drames. Mais aucun pays, aucun homme, ne peut se désintéresser du sort du « Milieu des Empires » et de ses populations.
Qui croira que ces leçons ne s'appliquent qu'aux Kazakhs, aux Mongols, aux Ouïghours, aux Ouzbeks ? -
Enquête aux frontières de la loi
Philippe Bordes
- Robert Laffont (réédition numérique FeniXX)
- Notre époque
- 18 Septembre 2019
- 9782221244432
Mars 1991. Quatre fonctionnaires des douanes se retrouvent en prison, accusés d'avoir monté un trafic de stupéfiants entre la France et le Maroc. "Nous ne sommes pas des ripoux, répondent-ils, nous avons agi sur ordre pour démasquer des trafiquants." Il faut se rendre à l'évidence. Infiltration d'agents dans le Milieu, utilisation de vrais faux papiers, recours à des auxiliaires mi-informateurs mi-barbouzes : ces méthodes, courantes aux États-Unis et popularisées par les feuilletons télé mais jusque-là inconnues en France, sont désormais appliquées dans cette guerre à la drogue où tous les coups sont permis. La polémique se double d'une "guerre des polices" - douanes contre P.J. - qui implique leurs ministères de tutelle respectifs, le Budget et l'Intérieur. Pour y mettre un terme, le gouvernement rédigera à la hâte une loi de circonstance, amnistiant les douaniers. Mais, au-delà de cette affaire dont nous suivons ici tous les rebondissements, de Tanger à Lyon, Philippe Bordes évoque les problèmes moraux, juridiques, politiques, humains qu'elle implique : est-ce le rôle d'un agent de l'État de provoquer un délit, voire d'y participer ? Où finit le renseignement, où commence la complicité ? Comment réglementer de telles pratiques ? Sont-elles en réalité aussi efficaces que dans les films ? Ne sont-elles pas génératrices d'une mentalité "cow-boy", faite du plaisir de la chasse pour la chasse ? Les réponses se trouvent sur cette ligne fuyante qui sépare bien et mal, droit et efficacité, morale et cynisme. Aux frontières de la loi.
-
La Famille : secret de l'intégration
Christian Jelen
- Robert Laffont (réédition numérique FeniXX)
- Notre époque
- 18 Décembre 2015
- 9782221185643
Mis à part le Front national et quelques groupuscules, la France n'est pas seulement favorable à l'intégration, elle est restée fidèle, dans ses profondeurs, à sa tradition assimilatrice. Ainsi, Christian Jelen concluait-il son précédent livre Ils feront de bons Français. Pourtant, devant l'afflux des immigrés du tiers monde, des doutes et des inquiétudes se sont manifestés touchant les capacités de ces populations à s'intégrer, comme l'ont fait précédemment les immigrés d'origine européenne. Or, le moteur, ou le frein de cette intégration, se trouve dans la famille. Tout dépend d'abord de l'affection et de l'attention des parents envers leurs enfants, de leur attitude à l'égard de l'éducation, du rôle tenu par la femme, et de la considération qui lui est portée. Si Chinois et Viêtnamiens accordent une place privilégiée au savoir, c'est un peu moins le cas chez les Maghrébins dont l'intégration, bien qu'enclenchée, reste freinée par l'islam et le statut dévalorisé de la femme. Quant aux Africains, le principal obstacle à leur intégration est la polygamie, qui a pris une ampleur alarmante. Tels sont les résultats de l'enquête passionnante que Christian Jelen a effectuée sur le terrain. Les conclusions s'imposent d'elles-mêmes : il faut lutter contre l'éclatement et la déresponsabilisation des familles, et contrôler les flux migratoires.
-
Quand les profs craquent...
Maurice Tarik Maschino
- Robert Laffont (réédition numérique FeniXX)
- Notre époque
- 31 Janvier 2019
- 9782221233047
Dans ce livre, Maurice Maschino a voulu enquêter sur un sujet encore tabou. Loin des stéréotypes auxquels les associe une opinion souvent mal informée, ce voyage à travers la France des profs - dans leurs lycées mais aussi dans les rectorats ou à la clinique de La Verrière - nous montre à quel point ce métier, que la plupart exercent consciencieusement, est devenu, en quelques années, un métier à risques. Solitude, violence des élèves, réformes absurdes ou mal appliquées, incompréhension des parents, indifférence des autorités - tendance à la psychiatrisation des enseignants par l'administration - tout se conjugue pour que beaucoup craquent et que presque tous s'interrogent sur un métier de plus en plus mal défini. Serait-on plus fragile psychologiquement parce qu'on est prof ? Maurice Maschino, lui, met en cause le système scolaire tel qu'il fonctionne (si l'on peut dire !)... Ceux qui liront ce livre ne pourront plus dire, à propos des profs et, en général, de l'école : « Nous ne savions pas. »
-
La Chute d'Allende
Dupoy/georges
- Robert Laffont (réédition numérique FeniXX)
- Notre époque
- 11 Septembre 2015
- 9782221175415
Les trois années d'expérience chilienne d'Unité populaire au jour le jour, à travers les faits, les personnages, les discours : tel est le sujet de ce récit historique, mené au rythme haletant d'un reportage. Le Chili est un exemple unique de démocratie en Amérique latine, lorsque Salvador Allende est investi, le 4 novembre 1970. L'ambition du nouveau président est d'ouvrir une nouvelle voie vers le socialisme Mais le radicalisme des réformes entreprises, une gestion incohérente, la pression de l'extrême gauche, les dissensions à l'intérieur de la coalition gouvernementale aboutissent rapidement au désastre économique, à la désagrégation de la société chilienne et de ses institutions. Parmi les acteurs qui traversent le drame : Fidel Castro, le poète-diplomate Pablo Neruda, Carlos Altamirano, mauvais génie du régime, Eduardo Frei, chef de l'opposition, etc. - et aussi François Mitterrand. Un vertigineux enchaînement d'événements - tantôt grotesques, tantôt pathétiques - qui s'achève par la chute d'Allende et l'instauration d'une implacable dictature militaire. Le gouvernement de gauche qui, depuis le 10 mai 1981, s'attache à changer la vie des Français, en utilisant des méthodes semblables à celles utilisées par les marxistes au Chili, se heurte aux mêmes problèmes. Le processus de destruction de la démocratie est-il inéluctable ? Le socialisme est-il compatible avec le bien-être et la liberté ?
-
Le Travail d'une vie
Marjolin Robert
- Robert Laffont (réédition numérique FeniXX)
- Notre époque
- 16 Juin 2016
- 9782221178157
Marjolin : ce nom sonne dans la mémoire comme une institution. Il évoque, associé à Jean Monnet, le Plan - cette planification à la française, dont de Gaulle fera une « ardente obligation ». L'Europe, quand elle était encore une aventure. Toute une génération, enfin, presque mythique, de « grands serviteurs de l'État » et d'hommes politiques de la IVe République, injustement décriés ou oubliés, qui, marqués par le cauchemar des années Trente et la défaite de 1940, ont reconstruit la France, au fil d'années grises, prosaïques, que l'essoufflement de la croissance a fait, depuis, découvrir ou réhabiliter sous le titre à succès des « Trente Glorieuses ».
Robert Marjolin, c'est en effet tout cela : le travail, opiniâtre, inlassable d'une vie. Mais une vie des plus singulières, qui voit un petit grouillot, passionné d'apprendre, découvrir, grâce à une bourse, l'Amérique de Roosevelt, puis devenir l'un des proches collaborateurs de Léon Blum pendant le Front populaire, dont il condamne les erreurs économiques. Suivent la guerre, la France libre, une destinée européenne et internationale, qui s'achèvera par la découverte et la pratique des affaires dans le monde pétrolier en crise des années soixante-dix. Derrière la figure, rare, d'un intellectuel d'action, on découvre ici un grand homme, un de ceux à qui la France doit de n'avoir pas désespéré au cours d'une des périodes les plus éprouvantes de son histoire. -
L'Affaire Kravchenko (Paris, 1949)
Guillaume Malaurie
- FeniXX réédition numérique (Robert Laffont)
- Notre époque
- 5 Novembre 2015
- 9782402033572
Le procès public des crimes staliniens, l'autre Nuremberg, a déjà eu lieu. Quand ? En 1949. Où ? À Paris, au Palais de justice devant toute la presse internationale : le Goulag passait en correctionnelle. Face au prétoire, deux mondes, deux mémoires en guerre froide. D'un côté, Frédéric Joliot-Curie, Emmanuel d'Astier de La Vigerie. Pierre Cot, Vercors, Jean Cassou... Bref, l'intelligentsia progressiste au grand complet venue défendre l'infaillibilité du Kremlin, la paix et la revue Les Lettres françaises. De l'autre, Victor Kravchenko, un des premiers « dissidents » émigré aux États-Unis en 1944. J'ai choisi la liberté, sa très célèbre autobiographie, devenue le best-seller de l'après-guerre, dévoilait alors à l'Occident le terrorisme soviétique d'État. Au tribunal parisien, il va plus loin et donne la parole aux « koulaks », bagnards socialistes, ouvriers et cadres purgés, récemment passés à l'Ouest. Un dossier accablant que Khrouchtchev et Soljenitsyne rendront irrécusable. Pourtant, en 1949, pas une seule personnalité intellectuelle française n'est venue à la barre cautionner les récits de Kravchenko et de ses témoins. Depuis, mauvaise conscience ou amnésie, il semble que l'on ait préféré laisser au placard ce rendez-vous manqué avec le totalitarisme. Redécouvrir aujourd'hui l'affaire Kravchenko, c'est d'abord mener une enquête précise et dépassionnée au coeur de la confusion idéologique de l'après-guerre. C'est aussi s'interroger sur l'incommunicabilité entre laissés-pour-compte et nantis de la Libération - deux destins alors étrangers d'une même Europe.
-
Crier avant de mourir
Isabelle Van Geem
- Robert Laffont (réédition numérique FeniXX)
- Notre époque
- 10 Novembre 2017
- 9782221213360
De descendance mongole, journaliste et photographe, Isabelle van Geem, après avoir beaucoup voyagé en Asie et vécu au Japon, a été correspondant de guerre au Sud Vietnam, puis a séjourné en Indonésie et au Bangladesh. Invitée par le gouvernement tibétain en exil, elle s'est fixée au nord de l'Inde, à Dharamshala, aux portes du Tibet, où se sont réfugiés le Dalaï-Lama et son entourage.
Vivant à la tibétaine avec des Tibétains, partageant leurs soucis et leurs espoirs, l'auteur a interviewé longuement le Dalaï-Lama, sa famille et ses officiers. À ces témoignages exclusifs, Isabelle van Geem en ajoute d'autres, aussi importants : ceux des habitants de Lhasa et de toutes les régions de ce pays grand comme l'Europe.
Au terme de cette longue enquête, elle démonte les rouages de la société, de l'armée et de l'administration tibétaines, et rapporte des témoignages de première main sur la confusion qui régnait au Tibet en 1950, l'entrée des Communistes à Lhasa, au printemps de 1951, la panique des habitants, l'endoctrinement des Tibétains (Chou En-lai dira : « Il faudra deux générations pour les siniser. »), les premières révoltes, la répression, la destruction des monastères, les massacres de Lhasa, la stérilisation des hommes et des femmes, la famine.
Un terrible tableau. Le pays tout entier est devenu un immense camp de concentration. Mais le monde, indifférent, préfère ignorer cette tragédie. Il ne reste plus, au Tibet, que le droit de crier avant de mourir. -
Notre génération communiste
Philippe Robrieux
- Robert Laffont (réédition numérique FeniXX)
- Notre époque
- 30 Novembre 2017
- 9782221209998
Le plus grand parti de France n'est pas, comme chacun sait, le parti communiste, mais celui que forment objectivement ses anciens membres. Depuis plus d'un demi-siècle que les mésaventures de la dialectique multiplient exclusions et ruptures, des récits et des témoignages sont venus peu à peu éclairer l'expérience idéologique et politique sans doute la plus caractéristique de notre époque. Après s'être astreint à l'objectivité de l'historien dans sa remarquable biographie de Thorez, Philippe Robrieux s'est à son tour penché sur sa jeunesse pour tenter de comprendre et d'expliquer avec une sincérité sans complaisance ni amertume. L'expérience apparemment semblable à tant d'autres est, en fait, exceptionnelle. Né bourgeois, Robrieux est devenu stalinien dans la France convalescente et prosaïque de 1950 sans connaître les tumultes ou les périls qui accompagnèrent ou entraînèrent l'engagement de ses aînés. De la guerre froide à la naissance du gauchisme, cette « autobiographie politique » décrit l'ascension rapide du sein de la « contre-société » communiste, puis la chute, d'un militant qui se voulait et se croyait un révolutionnaire professionnel. Surtout, avec l'histoire mouvementée de l'Union des Étudiants communistes, c'est celle de toute une génération après tant d'autres contrariée, déçue, sacrifiée, que Robrieux fait revivre. Rescapé de ce « terrible gâchis », il a découvert la saveur des choses simples de la vie mais, fidèle à lui-même sans renoncer à l'espoir tenace qui porta sa jeunesse. « Le Parti, un jour... Peut-être ? ».
-
L'État trafiquant
Jean-Pierre Lenoir
- Robert Laffont (réédition numérique FeniXX)
- Notre époque
- 31 Janvier 2019
- 9782221231937
L'État trafiquant ? C'est le ministère de la Défense qui prétend lutter contre les ventes d'armes illicites alors même qu'il les organise clandestinement. C'est la France qui fait la morale à tous les pays mais qui s'avère être le premier exportateur d'armes dans le monde par rapport à sa production nationale. Ce sont ces généraux embauchés par des entreprises avec lesquelles ils ont entretenu de fructueuses relations réciproques. Ce sont aussi des dictateurs fous, de Kadhafi à Saddam Hussein, que nous soutenons dans l'ombre pendant des années avant de leur faire parfois la guerre ! Ce « lobby de la mort » qui, contrairement à la légende, nous coûte fort cher, et où la gauche militaro-industrielle est aujourd'hui bien représentée, exerce en France une influence insoupçonnée. Les contre-pouvoirs ? Il n'y en a guère. Les affaires finissent d'ailleurs par être enterrées un jour ou l'autre. Écrit par un homme du sérail, ce livre nous fait entrer dans les cabinets ministériels, notamment celui de Charles Hernu, dans les villas de Bagdad où militaires de haut rang et marchands d'armes douteux sablaient le champagne à l'époque faste de l'idylle franco-irakienne ou dans les couloirs du SDECE, de la décolonisation à nos jours. Un témoignage précis et accablant sur l'une des faces cachées du pouvoir.