Le sel des larmes est parfois doux raconte le périple de trois personnages à la recherche d'eux-mêmes et évoque par fragments l'histoire dont ils sont issus :
1896. Le Padre Pinto abandonne un jour d'été son église de Castelo das Fontes au Portugal et va fuir jusqu'au Cap-Vert loin de la révélation qui l'a saisi d'effroi. L'Obscurci, un simple d'esprit d'un village voisin, se lance au même moment sur les routes de la Serra da Estrela au nord du Portugal. A des milles de là, dans l'archipel du Cap-Vert, Artémisia, une jeune métisse, esclave affranchie, décide de quitter la plantation de Campina Morna. A travers leurs cheminements se conjuguent et se répondent trois destins dont chacun fait écho à l'autre, où se tissent, indissociables, la recherche d'identité, la quête de vérité et le désir impérieux de liberté.
D'une écriture élégante et délicate, l'auteur nous entraîne dans leur histoire nourrie de mémoire collective qui prend sa source quelques siècles plus tôt.
Par l'auteur de L'enchanteur et illustrissime gâteau café-café d'Irina Sasson,(éd. Intervista).
Itinéraire d'un jeune homme depuis sa ville natale du Havre jusqu'aux collines du Perche et ses nombreux mystères. Un voyage initiatique au cours duquel il découvrira une part de son identité, rencontrera d'inquiétants personnages, d'autres lumineux qui l'aideront à quitter sa chrysalide pour prendre son envol vers la vie.
Ce conte philosophique nous transporte depuis la Haute-Normandie jusqu'au Perche normand, dans l'Orne, en passant par le Calvados. Il exprime une fascination pour ces personnages dans des allers et retours, tout comme la marée qui monte et descend dans un mouvement perpétuel.
Fées et fés, goubelins et milloraines, diables bornés et malandrins idiots, amoureux maudits et fantômes terrifiants, époux meurtriers et lutins infects, médaillon protecteur et animal rusé, chanoine roublard et roi bonace... et bien d'autres personnages inoubliables encore... Dans cette version revisitée des contes et légendes de Normandie, les auteurs mêlent astucieusement une gouaille très rabelaisienne à un regard contemporain non dénué d'ironie, voire d'impertinence.
Rires, frissons, chansons, larmes et réflexions sagaces parsèmeront votre chemin... avec, au bout du voyage, l'envie de le poursuivre !
Édouard, boutonneux, en mal de filles, est accro aux jeux vidéo. Obéissant au médecin qui lui prescrit de la marche à pied, Édouard va accepter un job de promeneur de chiens. C'est ainsi qu'il rencontre Princesse Butterfly, un yorkshire du sixième arrondissement, avec qui il va tisser une relation assez particulière. En effet, le chien lit dans ses pensées comme lui-même lit dans les pensées du chien. Et, peu à peu, l'animal va le coacher et lui expliquer comment s'y prendre en amour. D'abord réticent, voire mal à l'aise à l'idée d'écouter les conseils d'un clebs, Édouard va finir par jouer le jeu et affiner sa technique d'approche auprès de Nicoline, une copine de classe dont il est secrètement amoureux. Mais si les premiers résultats sont prometteurs, la suite l'est nettement moins...
Ce roman est une descente dans les bas-fonds de l'exploitation humaine où la différence s'exhibait dans les foires ou dans des spectacles burlesques. Julien, « plus petit conscrit de France », mènera cette vie d'exhibé de son Perche natal à Marseille en passant par Luna Park, protégé malgré tout de la cruauté du public par son imprésario bienveillant.
Rochehauh, village perché, oublié de tous, où, selon un manuscrit médiéval, serait enfermé le Diable lui-même... Un sujet parfait pour Victor, journaliste, parti enquêter trois mois plus tôt. Mais Victor disparaît en montagne, et la gendarmerie le déclare mort. Sa compagne, Victoria, veut comprendre et décide de se rendre à Rochehauh. Rapidement, elle est obligée d'admettre que quelque chose ne tourne pas rond. Pourquoi lui interdit-on l'accès au monastère ? Quel secret Victor avait-il découvert dans les pages du codex crypté ? Quel est cet inconnu qui la menace ?
Entraînée dans un périlleux tourbillon, Victoria n'a d'autre choix que de découvrir la vérité. Sa vie en dépend...
Code Victoria a reçu le Prix Découverte des Mines Noires 2019.
Septembre 1860 dans le Perche, la gendarmerie du paisible bourg de Bazoches-sur-Hoesne s'émeut : la rumeur accuse Julie Clain, demeurant à la ferme de La Motte, d'être coupable d'infanticide. Une affaire reposant sur le seul rapport d'expertise d'un médecin local et quelques témoignages à charge qui conduiront l'accusée devant la cour d'assises de l'Orne. Maître Léon de la Sicotière, un homme bon à l'écoute de ses clients, sera son défenseur.
En s'appuyant sur ce fait divers, l'auteur livre un roman où prédomine l'analyse d'une certaine société archaïque et misogyne et nous invite à méditer sur la fragilité de la justice humaine.
Préface d'Henri Leclerc.
Docteur en histoire du droit, Martine Gasnier signe ici un premier roman poétique qui laisse toute sa place à l'émotion et plonge au coeur de l'humain.
« Mais qu'est-ce que vous avez là... Ce ne serait pas un... ? » Quelques mots ont suffi pour que la curiosité désormais torture la narratrice : ce tableau qu'elle a toujours connu, ce tableau de famille, transmis de grand-mère en petite-fille... est-ce vraiment un Courbet ? Et si c'est le cas, par quel étrange chemin est-il arrivé là ? Pour tenter de découvrir les secrets qu'il recèle, la narratrice va se lancer dans une enquête qui l'entraînera du Second Empire à nos jours jusqu'au coeur de la création. Et c'est l'amour, sa force, son absence, le pouvoir qu'il a de se magnifier, que l'on entend dans ce texte envoûtant.
Épris de l'Antiquité, mécène, le duc Vespasien de Gonzague fut le prince bâtisseur de Sabbioneta, une ville utopique dédiée à Diane de Cardona, la femme aimée puis sacrifiée sur l'autel de la jalousie. Sa vie fut une épopée tragique qu'il traversa jusqu'à la mort en refusant d'abdiquer devant sa quête d'absolu. La mélancolie fut sa compagne, il lui abandonna tout jusqu'à sa raison.
Entrelaçant éléments historiques et épisodes romanesques, Martine Gasnier fait de ce prince demeuré mystérieux, l'une des grandes figures de la mélancolie.
Dans ces cinq nouvelles, Marie-France de Monneron explore avec humour les mille et une facettes du désir. Comment hommes et femmes réagissent-ils devant une même situation ? Pourquoi les uns donnent-ils une réponse rationnelle, les autres une réponse émotionnelle ? Au-delà de tout sexisme, au-delà de tout préjugé, au-delà de tout complexe, l'auteure sait seulement que les humains cherchent à tout prix le bonheur. Pour y parvenir, ils doivent s'extraire de leur quotidien afin de vivre une réalité meilleure: ils fantasment, ils rêvent, ils se mentent à eux-mêmes, et par là même aux autres, ils trichent, ils séduisent... Ils ont un terrible défi à assumer : rester vivants envers et contre tout !
Dans le fond, il n'y a qu'une seule chose que je regrette : ne pas avoir brûlé le Louvre derrière nous.
Le mot Bleu, on le sait, ne tache pas les doigts. C'est sans doute pour cela que les personnages des nouvelles de ce recueil, qu'ils soient de pure fiction, connus de tous tels Claude Monet et Chaïm Soutine, ou à même de le devenir demain comme Franciam Charlot et Roger Cosme Estève, ont recours à la peinture pour exprimer leur colère, soulager leur peine ou clamer leurs revendications.
Mais face aux non-dits de la famille, au silence de la société et à l'indifférence des académies, tous finiront par délaisser les pinceaux et se mettront à peindre avec leurs mains, quand ce n'est pas avec leurs poings.
Edith au cou de Cygne, grand amour de Harold, roi éphémère de l'Angleterre, fait broder secrètement une toile racontant sa vie et la terrible défaite de Hastings. De son côté, Wulfnoth, jeune frère de Harold, otage de Guillaume, nous raconte sa vie d'enfant captif, la férocité du Conquérant et nous révèle sa passion cachée pour la reine Mathilde.
Et voici que par ces deux chroniques en regard, pareilles au chant ultime d'un Cygne répondant à l'autre, vous découvrirez un récit de la conquête normande aussi émouvant qu'éloigné des clichés.
Dernier témoin et acteur d'une famille décimée pendant les années noires de l'enfer nazi, Lazare Domniez éprouve le besoin de laisser un "Mémorial" pour que les disparus de la Shoah ne soient jamais oubliés. Préface de Serge Klarsfeld.
La loi du silence imposée par le dictateur Torag règne sur la cité de Mutusia. Tout bruit est interdit, l'usage d'un marteau est passible de la peine de mort et élever la voix, c'est prendre le risque de se voir coudre les lèvres. Les jeunes Cloane et Gligor fuient avec un petit groupe dans la forêt alentour pour entrer en résistance.
Le Havre 1886 : Tandis que les dockers triment sur le port et que les sans-travail manifestent, la Compagnie générale transatlantique lance ses paquebots à destination de New York. Au Bistrot du port, Marie recueille un vagabond amnésique auquel elle n'aura de cesse de redonner son identité. Entremêlant grande Histoire et destins individuels, Martine Gasnier entraîne le lecteur dans un voyage au coeur des luttes ouvrières pour la dignité.
Quand Coco, un chiot errant sur une plage du bout du monde, croise le regard de Gabriel, c'est sa vie qui bascule. Et une véritable histoire d'amour qui grandit entre ce duo à deux et quatre pattes. Or, l'amour réserve bien des surprises, aux hommes comme aux bêtes. Et des chambardements dans des existences bien huilées. Gabriel, en sait quelque chose, lui, le commandant ne jurant que par la mer et le rhum Don Papa. N'est-ce pas par amour qu'il a atterri sur une île perdue où Zohia, sa dulcinée à la voix veloutée, a entrepris d'ouvrir une maison d'hôtes et d'y recueillir une tripotée de chiens ? Dans ce paradis sur terre, hommes et bêtes vivent en harmonie jusqu'au jour où débarque un couple de jeunes globe-trotteurs...
Dragonette de Sermoafort, après avoir enterré son mari volage et vendu son château pour payer ses dettes, file à la capitale pour trouver du travail. Hébergée dans une chambre de bonne par un vieil oncle, riche d'argent et d'avarice, elle y fera ses plus belles rencontres : celui qui deviendra son meilleur ami, Mustapha Defrance, et un rat albinos, qu'elle prénommera Marcel. Au hasard des petites annonces, Dragonette deviendra tour à tour femme de ménage, hôtesse d'accueil ou coach pour bobos déjantés : une psychiatre dépressive, une joggeuse milliardaire, une intermittente du sexe, un thanatopracteur intempérant, un couple de charcutiers chevaliers de la rillette, et bien d'autres. Sans tabous ni complexes, résolument optimiste, aimée de tous, Dragonette traverse avec bonheur et légèreté les aventures les plus burlesques et vit les situations les plus improbables. C'est ainsi qu'en posant pour les rillettes du Brave Cochon Rose, elle accède à la célébrité et devient la coqueluche du Tout-Paris. Même le "président" la poursuit de ses assiduités. Mais qui est-il ? L'auteure croque avec humour, tendresse, poésie, gaieté, et parfois férocité, le quotidien de ses personnages.
Un livre qui fait du bien tant l'optimisme de l'héroïne est contagieux !
La mort rôde en 1914 dans ce hameau reculé des Vosges. Elle menace un étrange petit homme venu de l'Alsace allemande, en butte à l'hostilité des habitants, et le forgeron qui l'a pris sous sa protection. Elle crie victoire quand éclate la Grande Guerre, mais la vie, l'amour et l'amitié n'ont pas dit leur dernier mot.
« C'était à l'aube. Le jour diluait lentement la nuit. La Harpaille sommeillait encore et la campagne, plombée par un ciel gris, se reposait des hommes... Un vent à décorner les boeufs éparpillait une à une les traînées de brume dormante, emmêlées aux branches des peupliers. On entendait au loin sa basse sonore hurler dans les sapins, sinistre. »
Prix des postiers écrivains 2018 et Prix du Jury Premier roman de la ville de Mennecy.
Trois femmes sont contraintes de renoncer au monde tel qu'elles l'ont toujours connu. Le virage que prend le destin est l'occasion, pour ces femmes intelligentes, sensibles et généreuses, de faire le point sur leurs rêves, leurs ambitions. Les épreuves traversées les forcent à se débarrasser du superflu pour percevoir que l'essentiel se trouve au coeur de leur conscience.
Utilisant le fil rouge de la guerre, l'auteure dit la difficulté à être une femme, lorsque la marche du monde dérape vers la violence. Mais en creux se dessine l'espoir, la grâce et la puissance silencieuse de la femme quand elle fait le choix du refus.
Il y a les ados qui se cherchent, et puis il y a les ados qui vont mal, très mal même parfois. Klara en sait quelque chose, elle qui n'a cessé de vouloir venir en aide à Roméo, son fils unique aussi ébouriffant qu'ébouriffé. Là est sa seule faute et son plus grand malheur : avoir voulu trouver le psychiatre qui, d'un coup de baguette magique, lui aurait rendu son petit bien peigné. Une quête qui s'est transformée en une incroyable épopée.
Parce que Fransec, la psychiatre en question (ou peut-être le diable en personne) a jeté son dévolu sur Klara, laquelle a disjoncté tout doucement mais très sûrement.
Le danger est plus que réel et la folie véritablement contagieuse, un secret de polichinelle que le corps médical s'applique à préserver, mais qu'il est temps d'éventer.
A la veille de la Seconde Guerre mondiale, dans un hameau reculé des Vosges, nous suivons Pierre et Jean, deux frères que tout oppose. Pierre, l'insoumis, défie l'autorité en braconnant sur les terres d'un fermier parvenu, débauché et naufrageur de petits paysans endettés. Arrêté, emprisonné, il sera envoyé à sa sortie de prison au camp disciplinaire de Tataouine pour faire son service militaire. Jean, le conformiste, aime l'ordre et la discipline. Après la débâcle de 40, à l'image de la France divisée, chacun choisit son camp, l'un la Résistance, l'autre celui du Maréchal Pétain puis la Milice. Ils ont en commun l'amour pour une même jeune fille et le sens de l'honneur hérité de leur grand-père.
Le combat intérieur que mènent les personnages entre leurs parts d'ombre et de lumière les pétrit d'humanité, donne à leur destin une résonance universelle et fait du roman une tragédie. Alexis Ruset écrit dans une langue riche et poétique et fait place aux expressions populaires, voire dialectales. Son style soutenu recourt aux métaphores et aux assonances. Cette variété des moyens d'expression donne vie et couleur au récit.
Un cadavre est retrouvé en lisière de forêt, un os d'oiseau dans une main. La victime a visiblement été torturée avant d'être égorgée. Mais qui est-elle ? Aucune disparition n'a été signalée récemment.
Une jeune femme disparaît du jour au lendemain laissant son compagnon désespéré. Est-elle prisonnière de cet homme qui prétend la détenir et le harcèle au téléphone ?
Un scénariste revient dans la maison de son enfance dont il a hérité. Ce n'est pas sans réticence qu'il entreprend ce retour aux sources. Que vient-il y chercher ?
Quel est le lien, et y en a-t-il un, entre ces personnages ? Le lieutenant Kamensky, en charge de l'enquête, saura-t-il assembler les pièces du puzzle ?
Contraint à un voyage en solitaire, Jean Guézennec, retraité nouvellement divorcé, s'envole pour l'Inde avec, en poche, un guide touristique qu'il a la fâcheuse idée de prendre pour une bible. L'apprenti globe-trotter, mal préparé à ce choc culturel, s'en mordra les doigts. Trois mois après son retour en Bretagne, le temps de se refaire une santé mentale, le rescapé entreprend d'écrire une lettre de réclamation plus que circonstanciée à l'éditeur dudit guide. La rédaction de ce courrier lui permet de découvrir une nouvelle facette à ses tribulations. Car l'Inde, il le comprend alors, est un voyage sans retour. Un chemin vers l'autre, un chemin vers soi...
Fuyant la misère de leur terre bretonne, Jules et Antoinette s'exilent à Paris où ils vont contribuer par leur labeur à l'essor de l'industrie dévoreuse d'humanité. Au sein de leur foyer, naissent deux garçons dont le plus jeune, Jean, se révolte très tôt contre toute forme d'exploitation. Un choix qui le conduira de la prison de la Petite Roquette à la colonie pénitentiaire de Soligny-la-Trappe avant un embarquement pour la Martinique.
Avec pour toile de fond la révolution de 1848, les ravages du choléra et la pratique de l'engagisme, succédané de l'esclavage, le destin de Jean illustre une page de notre histoire, pas si lointaine, marquée par l'égoïsme forcené des nantis.