Cet ouvrage est une réédition numérique d'un livre paru au XXe siècle, désormais indisponible dans son format d'origine.
Autour des années 1865-1870, la photographie pénètre en Cévennes. Elle est le fait, au début, de quelques itinérants, puis de professionnels de studio installés dans les villes périphériques, qui travaillent alors pour les classes aisées, et dans le seul domaine du portrait. L'apparition, vers 1890, de photographes amateurs issus de la bourgeoisie locale, ouvre le champ d'investigation aux scènes de la vie familiale et villageoise, que l'avènement de la carte postale - à partir de 1900 et pendant les trente premières années du siècle - élargira aux multiples aspects de la vie quotidienne.
Ce livre, parce qu'il tente de prendre en compte l'ensemble de la production photographique touchant aux Cévennes, sur un demi-siècle, constitue un large panorama des activités humaines saisies dans cet espace et cette société. Mais il ne saurait se réduire à un album d'images du temps passé. L'image et le regard vont bien au-delà, s'interrogeant sur cette production, mais aussi sur le sens même de la photographie, en tant que fait historique et culturel, et sur celui des différents thèmes qu'elle aborde : portraits, photos de famille, de quartier ou de village, d'événements ou de paysages, représentation des identités rurale, villageoise, cévenole.
Car la photographie n'est pas neutre, qui procède de plusieurs regards : celui du photographe, mais aussi celui du sujet, et celui de la société, celui enfin de l'observateur, présent ou à venir. Et pour nous, derrière ces images fixées par l'objectif, derrière cette lecture de la vie d'une communauté, de son histoire et de ses tensions, sous le miroir pâli, ne s'agit-il pas - enfin - de saisir le grondement même du temps ?
La documentation, rassemblant quelque cinq cents clichés inédits et cartes postales souvent peu connues, compose un ensemble exceptionnel, parfaitement représentatif de la période et du territoire considérés, ensemble complété par un index de cent cinquante photographes et éditeurs ayant oeuvré sur les Cévennes. La description et l'analyse de ce corpus photographique valent autant pour l'histoire de la photographie, que pour celle des Cévennes.
Brillante langue de culture à l'époque des Troubadours, la langue d'Oc n'a jamais été la langue d'un pouvoir, pas plus qu'elle n'a en aucun temps été ni strictement codifiée dans le champ social ni unitairement enseignée. Elle n'a jamais joui, de la sorte, d'aucune centralité propre qui lui assurât une claire conscience d'elle-même. Les diverses contributions interrogent l'émergence et l'évolution du fabuleux travail narratif que ses locuteurs ont dû opérer pour créer des récits qui les légitiment eux-mêmes dans cet idiome de leur naissance ou de leur ascendance. Récits historiques, oeuvres littéraires, trésors des parlers, tous les récits d'Occitanie sont récits d'origine. C'est dans ce schéma minimal que leur diversité se rassemble. Si quelques référents historiques sont amplement partagés, le Récit d'Occitanie est tout aussi intime. Il s'ancre, pour chacun, dans un horizon plus restreint, le « petit pays », quelques ancêtres et, plus loin encore, dans l'originaire même : l'euphonie perdue.