Un texte inédit d'Alexandra David-Neel consacré à Milarépa, yogi-poète tibétain du XIe siècle. Au-delà de la biographie de cette figure tutélaire du renoncement et de la libération intérieure, l'auteure nous fait découvrir des paysages grandioses mais aussi les moeurs et croyances tibétaines. On pensait tout savoir de la vie, de la personnalité et des écrits de l'intrépide Alexandra-David Neel (1868-1969), exploratrice et " reporter orientaliste ", mais aussi dans ses jeunes années journaliste, cantatrice, militante anarchiste et féministe. On connait moins bien par contre le " tempérament d'anachorète ultra-radical " qu'elle disait être le sien, et qui la rattachait spirituellement au yogi-poète Milarépa (XI°s.) ainsi qu'à la vie érémitique dont il est au Tibet la figure emblématique ; une vie que la voyageuse, moins tournée vers l'ascèse rigoureuse que vers l'étude, a elle-même menée dans les monastères et ermitages himalayens chaque fois, et aussi longtemps, que les circonstances le lui permettaient.
Résidant en 1912 au Sikkim ou elle rencontre ermites et érudits, elle écrit une Vie de Milarepa restée jusqu'à ce jour inédite, et qui s'inspire de l'hagiographie tibétaine traduite en anglais par Lama Kazi Dawasamdup. Abandonné on ne sait trop pourquoi, ce projet éditorial qui lui tenait à coeur et l'occupa jusqu'en 1916, était censé apporter aux Européens un peu des paysages grandioses qu'elle contemplait, mais aussi des moeurs et croyances tibétaines qu'elle découvrait alors avec un mélange d'intérêt ethnographique et de rejet. Vagabondant comme elle, adepte d'une " mystique " libérée de tout formalisme religieux, Milarépa restera la figure tutélaire confortant la vision qu'elle se faisait du renoncement, et de la libération intérieure qu'on en peut attendre.
Le récit de la stupéfiante aventure d'Alexandra David-Néel dans les royaumes de l'Himalaya qui fait encore rêver aujourd'hui. Pour la première fois sont réunis le texte intégral du " Voyage d'une Parisienne à Lhassa " et un texte inédit, imprimé à Pékin en 10 exemplaires : " Souvenirs d'une Parisienne au Thibet (1925) ".
Le 28 février 1924, Alexandra David-Neel pénètre à Lhassa après un périple de huit mois sur le plateau tibétain. Déguisée en vieille mendiante et accompagnée du jeune lama Yongden, qui deviendra son fils adoptif, elle est la première femme occidentale à entrer dans la capitale du Tibet jusqu'alors interdite aux étrangers. "Voyage d'une Parisienne à Lhassa, à pied et en mendiant de la Chine à l'Inde à travers le Tibet" est le récit de cette stupéfiante aventure dans les royaumes de l'Himalaya qui fait encore rêver des générations d'adultes. Exploratrice, ethnologue, écrivain, parlant plusieurs langues, elle scrute avec assiduité et patience les faits, les populations, les coutumes, les idiomes. Elle erre dans les déserts, affronte le froid, la chaleur, la faim, la soif, la fièvre, les maladies et les soucis financiers. Dotée d'une connaissance profonde des philosophies et des religions orientales, franc-maçonne et bouddhiste, elle offre au lecteur sa propre quête spirituelle et sa découverte fascinante de mentalités étranges, de systèmes de vie et de pensée insoupçonnés, nous parlant des magiciens, des sorciers et de l'extase des mystiques. Jamais encore avant elle un récit de voyage n'était entré aussi avant dans l'intimité spirituelle et psychique des peuples vivant sous le toit du monde.
Cet ouvrage est une réédition numérique d'un livre paru au XXe siècle, désormais indisponible dans son format d'origine.